Nutrition des humains – l’aberration du régime unique

Il reste énormément à faire, si nous voulons progresser dans la connaissance de la nutrition des humains, à propos de l’idéologie déraisonnable du régime alimentaire unique à l’année, ce régime de confort qui n’existe que parce que nous disposons du vaste ensemble technologique des moyens de production, de transformation, de conservation et de transport. Le régime à l’année est un artifice hyper-récent, élevé implicitement par la médecine et par l’ensemble de la société au rang de norme unique et indépassable. Le problème, c’est qu’il est gravement pathogène sur la durée.

En hiver et en été les nutriments disponibles lors de notre évolution étaient très différents de ce que nous mangeons aujourd’hui au quotidien : glucides en été (fruits) et pas de glucides en hiver (gras, protéines animales, baies, racines). Ainsi alternaient pour nous depuis des centaines de milliers d’années le fait de stocker du gras en été et de le dépenser en hiver, ce qui correspondait à être en état de « glucose » la moitié du temps et être en état de cétose le reste. Mais c’est quoi, ce mot, cétose ? Ou plutôt, comment se fait-il que si peut de gens le connaissent ?

Même la lente mondialisation alimentaire du néolithique (céréale + légumineuse) qui débuta voici dix millénaires n’avait pu éradiquer le double régime. Les réserves s’épuisaient en hiver et le printemps attendait la récolte. On jeûnait par la force des choses en hiver et au printemps. Quand on jeûne, c’est comme quand on naît et qu’on tête le sein : on est en état de cétose, encore elle.

De nos jours c’est l’été permanent, depuis notre premier biberon jusqu’à notre dernier repas en soins palliatifs à l’hôpital. Et quel été ! Immangeables graines pour oiseaux, réduites en farines d’une blancheur exquise et cuites à l’eau, comme base universelle de toutes les parures ; concentrats de sucre, totalement vides de ce qui fait la qualité des fruits, soutiré de tout aussi immangeables végétaux et teintés de merveilleux parfums archicuisinés et parfois même fallacieux, comme autant de délices, comme autant de récompenses sans fin, à profusion, qui ne rassasient pas, mais qui remplissent pour pas cher. Conséquence : l’obésité règne sur une large partie de cette planète, directement proportionnelle à la pauvreté, sans parler des complications à n’en plus savoir quoi faire  : caries, cancers, problèmes cardiovasculaires et maladies dégénératives.

Nous ne savons plus que stocker du gras sans oublier d’ânonner chaque jour que « manger du gras c’est mal », tout en sachant pertinemment, scientifiquement pour être précis, que c’est l’orgie de glucides qui fabrique nos envahissants bourrelets de graisse. En état raisonné de cétose, le gras est considéré comme l’aliment principal. Contrairement aux glucides il produit la satiété. Et l’on maigrit.

Ici la science nous manque, elle fait défaut. Nos médecins ignorent presque tout de l’état de cétose, ils n’en ignorent pourtant pas l’existence : sa chimie est largement documentée, indubitable, la cétose a même déjà servi médicalement pour soigner, c’est historique. La science médicale semble s’efforcer de regarder ailleurs, alors que nos diététiciens, eux qui sont en première ligne face au consommateur, s’autorisent à nier purement et simplement la cétose dès la première page de leurs ouvrages : « Le cerveau se nourrit uniquement de glucose ». Désolé de le dire, mais c’est juste un mensonge.

La médecine n’est pas aussi unifiée qu’elle voudrait le laisser supposer par l’assurance sans faille de ses docteurs. Un nombre croissant de grands scientifiques (médecins, biologistes, etc.) se penche sur l’état de cétose depuis une ou deux décennies. Même si les découvertes confondantes qui s’accumulent restent encore confidentielles, de plus en plus de ces scientifiques engagent personnellement leur nom sur elles et de plus en plus de particuliers, dans leur coin ou partageant leurs témoignages sur des groupes Internet, eux qui inventent « à la dure » un mode de fonctionnement cétonique raisonné, adapté au cadre de cette civilisation de l’abus. Ici comme dans d’autres domaines, je suis persuadé que c’est la science qui changera la Science, donc le monde. Des pionniers innombrables, scientifiques ou particuliers, sont à l’action. Tous s’en portent mieux d’un point de vue santé et ils le font savoir, ils le clament devant une prétendue scientificité qui semble sourde comme un pot. La vieille génération s’effacera d’elle même avec les départs à la retraite et sera remplacée par des gens plus naturellement ouverts aux vraies solutions, avant qu’ils ne deviennent à leur tour de vieux ronchons imbus de leur pouvoir, mais c’est une autre histoire.

Il faut bien mesurer l’ampleur de cette évolution, qui ne peut qu’advenir simplement parce qu’un savoir utile ne peut pas être retenu longtemps quand il devient nécessaire. Un tel point de vue, une telle évidence, change absolument tout et se trouve être extrêmement dangereux pour le business (alimentaire + médical), car, il faut bien comprendre ce que les scientifiques les plus pointus sur le sujet tendent à affirmer, les corps cétoniques se comportent pour le corps comme un médicament à très large bande : produits par le foie à partir de nos réserves lipidiques, ils coulent directement dans notre sang pour nourrir une partie notable de nos organes, en venant suppléer au glucose quand il est fortement limité dans les apports nutritifs. Il faut savoir que le glucose nécessite beaucoup d’énergie et qu’il génère les radicaux libres du vieillissement lors de sa transformation en énergie par le corps. En ce sens les corps cétoniques sont beaucoup plus efficaces et n’ont pas les retombées néfastes du glucose. De fréquents témoignages, dont le mien assurément, indiquent que le cerveau s’en ressent d’une clarté supplémentaire et le corps d’un dynamisme accru.

Savoir gérer la cétose c’est s’autonomiser, c’est récupérer du contrôle sur sa santé et donc sa vie. Les industriels ont déjà eu vent de ce changement et tentent d’inventer des voies pour conserver les rennes du juteux attelage poison+remède. C’est un sacré casse tête pour eux et ils font tout ce qu’ils peuvent pour retarder une prise de conscience qu’ils savent incontournable.

Cet article a 1 commentaire

  1. raczak

    Tout d’abord merci . Ensuite bravo pour la clarté de tes propos BISES.

Laisser un commentaire